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Pourquoi la science économique est une science sociale ?

science économique

Si vous avez déjà mis les pieds dans un lycée et plus précisément dans des classes de seconde, première et terminale, vous n’êtes pas sans savoir que les sciences économiques sont associées aux sciences humaines et sociales.  

Les sciences économiques et sociales sont enseignées dans les lycées français depuis 1966 et font partie de l’enseignement de l’économie en France. Cette discipline scolaire est une matière hybride de par ses caractéristiques de base à la fois scientifiques et sociales : économie, sociologie, science politique, histoire économique et sociale, anthropologie, ethnologie, démographie, droit etc.  

En seconde générale, cette matière fait partie d’un tronc commun avec un enseignement de 1h30 de cours par semaine. Depuis la réforme du lycée à la rentrée 2019 et l’abandon du BAC général, les sciences économiques et sociales (SES) sont une des spécialités des classes de première général et terminale général, avec volume de 4 heures de cours en première et 6 heures de cours en terminale. 

En effet, la spécialité sciences économiques et sociales s’adressent aux élèves qui souhaitent poursuivre le parcours de l’enseignement des SES débuté en classe de seconde. L’objectif de cette spécialité est de comprendre les enjeux, les phénomènes économiques et sociaux contemporains. 

Après une terminale ES, il est tout a fait possible de poursuivre ses études supérieures et sa formation (licence, master) en optant pour un parcours universitaire dédié. Consacrer ses études en spécialité sciences économiques et sociales permet de s’orienter vers de nombreux métiers de l’économie. 

Au-delà de l’enseignement, avec les cours donnés dans les lycées et les études supérieures en spécialité économie (licence, master),  lorsqu’on s’y penche un peu, on observe que les personnes travaillant sur les sciences économiques usent le plus souvent de modèles mathématiques pour illustrer leurs théories. Or, les mathématiques font partie de ce que certains désignent comme les sciences formelles, soient des sciences dures, mieux considérées que les sciences humaines et sociales dites sciences molles. Alors pourquoi la science économique est-elle considérée comme une science sociale ? C’est ce que nous allons voir dans cet article. Vous êtes prêts ? On vous dit tout ! 

La science économique : qu’est-ce que c’est ?

Pour commencer, revenons quelques instants sur la notion même de science économique. Tout d’abord, le mot économie provient du grec ancien qui signifie « administration d’un foyer ». 

 La science économique, aussi appelée sciences économiques ou plus simplement économie, est une discipline scientifique qui étudie selon des procédés scientifiques le fonctionnement des échanges de biens et services dans notre société ainsi que leurs processus de production.  

Elle peut se diviser en deux corps d’études distincts : la microéconomie d’un côté et la macroéconomie de l’autre. 

La microéconomie étudie l’allocation des ressources entre les agents économiques. Elle s’attache à l’étude des phénomènes économiques internes aux entreprises et aux individus tels que la propension des ménages à épargner, les interactions des entreprises entrent-elles, la part de responsabilité des entreprises dans le marché de l’emploi ou les différentes tendances de consommation propres aux individus. 

La macroéconomie quant à elle étudie au global les grands phénomènes économiques tels que les cycles économiques, la croissance économique, l’investissement, l’épargne et les grandes tendances de la consommation. 

L’économie utilise les outils de la théorie économique ainsi que d’autres ressources voisines pour étudier des domaines importants comme le travail, l’éducation, la politique, la santé, l’environnement ou encore l’organisation industrielle. 

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Une opposition farouche entre sciences dures et sciences molles !

Si la science économique est associée aux sciences sociales et par extension à un ensemble plus large qu’on appelle les sciences molles, elle n’en utilise pas moins des concepts économiques s’appuyant sur des théories mathématiques… Faisant elles-mêmes partie des sciences dures. Alors, pourquoi caser les sciences économiques comment une science sociale et donc molle ? Très certainement en raison d’une opposition entre sciences dures et sciences molles. 

Si nous tenons à maintenir une distinction entre deux types de sciences, il convient tout d’abord de les caractériser et de revenir précisément sur leurs spécificités. 

Mais avant tout, il convient de définir le terme « science » : elle désigne toute connaissance rationnelle obtenue par démonstration ou par observation et vérification.  

Ensuite, nous avons d’un côté les sciences dures : un terme populaire désignant à la fois les sciences naturelles qui ont pour objet le monde naturel et les sciences formelles qui regroupent les mathématiques, la chimie, la physique ou encore la biologie. Elles décrivent des réalités qui peuvent être prévues et reproductibles. Par exemple si j’appuie sur l’interrupteur, la lumière va s’allumer. Dans le cas contraire, si la lumière ne s’allume pas, il suffit de sortir une ampoule de rechange et la lumière va s’allumer. 

Enfin, les sciences molles, un titre volontairement ironique et provocateur,  proposent des hypothèses explicatives de phénomènes complexes capables de s’adapter aux évolutions des contextes et des environnements. On y retrouve la philosophie, la sociologie, la science politique, l’histoire, la géographie ou encore la psychologie. Elles cherchent à comprendre et à décrire les comportements humains. Une science dite moins exacte et plus incertaine. 

Dans la communauté scientifique, cette opposition entre sciences dures et sciences molles perdure depuis des décennies. Cela tient tout d’abord aux cursus imposés par ses formations, mais également à une certaine condescendance affichée par les partisans des sciences dures à l’égard des sciences sociales. Selon certains scientifiques, les sciences molles ne mériteraient pas l’appellation de sciences pour la simple et bonne raison qu’un raisonnement scientifique complet ne permettrait pas de dresser de théories universelles. 

Ainsi, pour reprendre la loi de l’offre et de la demande, le simple fait que la théorie ne s’applique pas correctement au marché du luxe, et que le marketing puisse retirer toutes barrières rationnelles au comportement d’achat d’un consommateur prouve, à travers un raisonnement social, que les sciences économiques ne peuvent pas prétendre au titre de sciences dures, mêmes si elles usent de formulent mathématiques pour illustrer des concepts économiques. 

L’humain comme barrière au statut de science brute !

Si l’on se penche sur la science économique, on se rend très vite compte que la seule barrière justifiant sa considération comme une science sociale réside dans son sujet d’étude : l’humain. En effet, l’humain est par nature imprévisible. Aucun modèle mathématique ou scientifique ne peut prédire un comportement avec l’assurance que celui-ci s’applique à coup sûr. Le fait qu’il existe autant d’exception aux règles des modèles économiques justifie à lui seul la non-considération des sciences économiques comme une science sérieuse. Si tous les modèles mathématiques ou scientifiques des sciences économiques et sociales étaient vrais, nous vivrions dans une société sans cycles. Les crises économiques seraient prévisibles et endiguées, de même que les crises sociales et politiques. Ce n’est pas le cas et par conséquent, on ne peut décemment pas classer la science économique comme une science brute et irrévocable au même titre que la science du vivant ou la science physique. Il est important de montrer que l’histoire humaine, dans la diversité de ses systèmes sociaux et culturels, n’échappe pas à la pensée « scientifique ».  

Pour conclure, nous savons qu’il existe de nombreux domaines scientifiques: la physique, la biologie, la sociologie, la politique …  

Ces sciences peuvent être classées de plusieurs manières. Effectuer un classement n’est tout autre que naturel. En effet, certaines sciences ont des liens étroits avec d’autres, ce qui nous amène à les mettre dans un même groupe.  

Néanmoins, cette classification peut poser problème car elle incite à penser qu’il existe des « bonnes sciences » et des « mauvaises sciences ». Cela ne fait que créer une hiérarchisation et un cloisonnement provenant tout simplement d’un manque de vision global. 

Distinguer de façon radicale ces deux notions n’est qu’un conflit humain artificiel, stérile et dépassé. Il est préférable d’occuper son temps à essayer d’évaluer la fiabilité des théories que nous croisons et de lire des études scientifiques. Cette attitude ferait beaucoup plus progresser notre compréhension du monde qui nous entoure au lieu de se focaliser sur des généralités. 

Voilà, nous espérons que cet article de réponse à la question « Pourquoi la science économique est une science sociale ? » vous aura plu. De notre côté, nous vous préparons de nouveaux articles sur les grandes notions de sciences économiques. N’hésitez pas à nous poser vos questions en commentaire, on se chargera d’y répondre dans les plus brefs délais !

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